... What do you do? SHAWN&ALLY.

« Croyez ceux qui cherchent, mais doutez de ceux qui trouvent. » « Je ne cherche pas, je trouve! » disait Picasso. Il en avait, du bol, ce type-là. x__x

Ce que faisait Allyson? Bonne question. En fait, elle cherchait son chemin, sans beaucoup d'enthousiasme je vous l'accorde, mais elle cherchait quand même. Son lycée avait organisé une sortie dans la forêt du coin, genre course d'orientation. Et comme elle et les plans ça faisait carrément dix... Elle était perdue. Jouant avec une de ses boucles d'oreilles, elle cherchait un panneau, quelque chose qui pourrait lui montrer, un tant soit peu, le chemin. Et ce n'était pas vraiment une réussite. En plus, il n'y avait absolument personne, pas un chat. Juste des enfants de 8 ans maximum qui se couraient après et qui, du coup, ne pouvaient pas lui être d'un grand secours. Elle se baissa, regarda une fourmi qui transportait tant bien que mal un morceau de pain cinq fois plus gros qu'elle, avant de pousser un long soupir et de se relever.

Là, c'était clair qu'elle s'était paumée. Autour d'elle, des arbres à perte de vue. Il était 14 heures 27, d'après la chose un peu cassée qui lui servait de montre. Ally jeta un regard circulaire autour d'elle. Rien à signaler. Sauf cette personne qui bougeait tellement peu qu'elle ne l'avait pas remarquée. Elle avança vers elle. Shawn. Bien sûr, il fallait toujours qu'elle tombe (et pas qu'au sens figuré) sur lui, où qu'elle aille, quoi qu'elle fasse. Il regardait fixement par terre, et la jeune fille observa son manège pendant cinq minutes, sans qu'il la remarque. Finalement, quand elle commença à avoir mal au dos, à force d'être penchée au dessus de lui, elle lui demanda ce qu'il faisait.

« Tu fais quoi? »

Voulant tester la théorie d'existence des gendarmes jaunes, Shawn balayait la forêt de long en large pour espérer trouver ces fameux spécimens, quitte à faire passer pour un débile mental. Observant d'un air sérieux son environnement, il marchait en regardant le sol. Au bout d'un certain de temps de recherches, il sortit un calepin et fit une petite croix dessus accompagné d'un mot : « Pas de gendarmes jaunes sur le côté Est de Forest Preserve. » Tout d'un air scientifique, il fouillait l'herbe, visiblement très occupé. Il s'assit sur cette étendue et agita la terre pour regarder ce que cachait la poussière : Des fourmis, rien d'autre.
D'ailleurs, quel est le débile qui lui avait dit ça ? Explorant sa mémoire, le chimiste chercha longtemps. Un ami ? Peut - être avait - il lu ça dans un livre -aussi abruti qu'il soit- ? Il sortit à nouveau son petit cahier pour regarder ses observations. Aucune bestiole du côté sud, l'est non plus et Forest Preserve était assez énorme comme forêt. C'était plutôt ça le problème. N'empêche, si la théorie de ce type était fausse, il pouvait encore aller espérer du côté d'Alice aux pays des merveilles. BREF. Rien à faire, soit ses incestes sont des vrais caméléons, soit c'était Shawn qui était tout à fait crétin et qui cherchait -très sérieusement- depuis plusieurs heures pour pas grand chose. En plus tester une idée fausse c'était limite sans intérêt, d'autres types avant lui avaient sûrement chercher et Google aurait été son ami dans ce cas. Sinon il trouvait toujours pas.
Commençant un peu à fatiguer, il releva la tête pour ... Se prendre un rayon de soleil pile dans l'œil. Rabaissant aussitôt le regard, il se leva directement et se dirigea vers une partie de la forêt -peut - être- encore inexplorée. Il commença à chercher sous les écorces d'arbres, par terre, être les brins d'herbes et ... Rien. Désespérant à peine, il soupira et se cala contre un arbre pour réfléchir un moment. Son calepin entre les mains, il regarda le soleil d'un air pensif et écrit -ou plutôt gribouilla- quelques trucs dessus du genre « Les gendarmes jaunes sont des exceptions de la nature : Soit c'est des trouillards, soit c'est des débiles, soit ils savent faire la fête avec du whisky » Esquissant un petit sourire satisfait, il écrit vite fait en bas à droite de la page, en tout petit « Et j'ai fais une rime toute pourrie 8D » Et pour couronner le tout, il fit une mini signature pour accompagner son art. Soudain, il entendit du bruit s'approcher. Possédé par une flemme immense, il continua à fixer le sol et à le balayer du regard à la recherche de ses trucs-machins-bidules-chouettes-trop-bizarres et entendit un :

« Tu fais quoi ? »

Il sursauta en reconnaissant la voix puis se retourna aussitôt.

« Je cherche des gendarmes jaunes. »

Un air fichtrement sérieux pour faire effet de la cerise sur le gâteau ... Il est où le gâteau ? C'est une expression pour les plus grands incultes que nous sommes. Il releva la tête pour regarder Allyson et se releva entièrement.

« Tu m'aides ? A moins que t'a quelque chose d'autre à faire ... »

En fait qu'est - ce qu'une lycéenne qui avait normalement cours faisait - elle ici ? Mystère ... Badap badap /PAN/

« Ch'ais pas. ... Bah... Euh... Sortir? De la forêt? Tu sais c'est par où la sortie parce que... J'ai oublié... »

Allyson soupira, puis regarda Shawn, et re-soupira. Elle avait espéré qu'il pourrait l'aider à retrouver son chemin, mais il était visiblement aussi perdu qu'elle. Bon. Plan C? Justement, elle n'en avait pas. Okaaay. Elle se laissa tomber mollement par terre, accroupie, les coudes sur les genoux, la tête dans les mains. A côté d'elle, Shawn était toujours dans une position bizarre, après sa magnifique gamelle. Une histoire de lacets? Ally regarda les chaussures de l'intéressé et remarqua qu'il n'avait pas de lacets mes des scratches. Bon... En fait, la manière dont il était tombée ne l'intéressant que très moyennement, elle sortit son portable et regarda ses SMS, enfin le seul SMS qu'elle avait reçu depuis le matin : Hey Ally c moi tfk? Elle regarda l'écran avec une sorte de moue de gérienconpri, puis tapa, en plus français : Je cherche des gendarmes jaunes. Réponse quasi-immédiate (y a des gens qui n'ont vraiment rien à faire de leurs après-midis) : C koi? — Bah, des gendarmes. Jaunes. Si, si, ça existe. — A... — Ouais. Un ami vient d'en écraser un, d'ailleurs. — Att... à cet h-la t pas censée être en cour avec Weils? — Si. Elle nous a fait sortir dans la forêt. Et tu me connais, je me suis perdue. — Ba demande à ton petit copain le chemin lol — D'une : c'est pas mon petit copain. Deux : il est paumé aussi. Allez, bye. Bref, THE discussion très intéressante. Allyson tira une tête comme ça -___-", le moral à peine au ras des pâquerettes parce que, justement, elle aurait bien aimé que Shawn soit son copain. Et aussi (et surtout, se disait-elle pour ne pas culpabiliser d'aimer un vieux), son amie Lea l'exaspérait. Pas bien compliqué de parler autrement qu'en lol, c koi, t ki, etc... Pour en revenir à nos moutons, Ally avait foutu un gros vent à Shawn, aussi elle essaya de meubler un minimum la conversation en disant :

« Je sais pas non plus. En fait, je me suis perdue. »

La jeune fille se releva lentement et marcha, au hasard, vers la gauche, essayant vaguement de sortir de là, avant de se rendre compte au bout de 5 minutes de silence qu'elle s'enfonçait de plus en plus dans les bois. Elle se retourna vers Shawn, qui l'avait suivie faute de meilleur guide, et partit de l'autre côté. Mon dieu. C'était clair que, comme ça, ils n'étaient pas sortis de l'auberge. Et vous savez le pire, dans tout ça? C'est que du côté droit par rapport à l'endroit où ils se trouvaient au début, il faisait encore plus sombre que du premier, du gauche. Au bord de la crise de nerfs, elle commença à triturer ses cheveux, ce qui la calmait un peu, tira légèrement sur ses boucles d'oreilles pour s'assurer qu'elles tenaient bien et foudroya Shawn du regard.

« Bon, je sais pas où c'est, moi. A toi de chercher. Je te suis. »

Après tout, pourquoi faire simple quand on pouvait faire compliqué...?

Allyson se détendit et parvint même à esquisser un sourire. Comme une gamine, elle commença à sautiller, à la fois de joie et aussi parce que c'était malin d'être la nuit, dans une forêt, en t-shirt manches courtes roses. Même si le fait qu'il aurait été bleu n'aurait pas changé grand-chose. Elle piaffa cmme ça un moment avant de se tordre la cheville. OK, pas très fort mais ça faisait mal quand même. Pour ne pas faire la petite qui s'ets fait mal et qui veut sa maman ouin ouin, elle décida de se taire, option un, ou éventuellement de gémir un peu, option deux. N'étant pas vraiment décidée, elle continua de s'enthousiasmer, avant que Shawn ne fasse retomber son moral comme un soufflé ou un flan, au choix. Juste quelques mots...

« Et tu nous montres la sortie ? C'est bien beau de dire ça mais c'est mieux de sortir. En plus il commence vraiment à geler et à faire nuit et ... Et on est en pleine forêt. »

Ou, l'art de faire chier les gens en plombant l'ambiance. A priori, le chimiste était vraiment très fort dans ce domaine, puisque les deux lycéennes s'échangeaient des regards mi-inquiets mi-exaspérés. Finalement, Lea se mit en route, ignorant le rabat-joie juste derrière elle, et Ally la suivit. Rime toute pourrie mais pas faite exprès. Shawn ne réagit pas tout de suite, visiblement en proie à son esprit de schizophrène, puis sursauta et les suivit. Pour le coup, la jeune fille était de mauvaise humeur, surtout à cause de lui et parce qu'elle avait froid. Il posa alors une question inutile.

« Et vous êtes dans la même classe ou vous étiez toutes les deux en sortie obligatoire ? »

Rien à faire, elle ne l'écoutait pas et n'avait pas l'intention de répondre. Froid... Eh oui, c'est embêtant d'être frileux, frileuse dans son cas, mais on n'y peut malheureusement rien. Carrément tremblante, Allyson osa l'inosable : emmxrder le gros nounours pas content. Comment? Elle attendit simplement qu'il se rapproche d'elle, et quand il lui fit face, elle défit la fermeture éclair de son sweat à une vitesse... éclair aussi, tiens. Elle s'empara du trésor tat convoité et l'enfila, le ferma et mis ses mains dans les trucs aux formes indéterminées qui faisaient office de poches. Repartant en courant vers l'éclaireuse, elle lança un :

« Merci! Et même classe! »

De meilleure humeur maintenant qu'elle avait CHAUD, elle avait en fait décidé de lui répondre. Aussi les vents ce n'était pas son truc, surtout à ses amis. Nan c'est vrai, quand vous parlez à quelqu'un c'est pour attendre une réponse, non? Elle marcha un peu encore, faisant taire la douleur à sa cheville, et aperçut au loin les premières lueurs de la ville. Elle sourit. Sauvés.